Les “silver geeks” et les bienfaits des jeux

Récemment, on m’a présentée le chat mécanique “Joie pour tous” d’Hasbro. L’octogénaire propriétaire du chat, alors qu’elle me vantait les nombreuses qualités de son nouveau compagnon, a ajouté : « Quand tu vieillis, deux dangers te guettent : la solitude et Alzheimer », et de conclure que comme elle avait un compagnon (le chat), qu’elle était plutôt active sur internet et qu’elle jouait aux cartes… elle était « sauvée » ! En une phrase, cette dame a résumé la réalité.

On connaît en effet les vertus des jeux qui exercent la mémoire: mots croisés, lecture et autres jeux d’entraînement cérébral disponibles en ligne notamment.

SOURCE:  Flickr

Une étude conduite par le renommé INSERM et réalisée sur des personnes de 65 ans et plus, a démontré que jouer au bridge ou au poker régulièrement réduirait les risques d’apparition de la maladie d’Alzheimer de 50%. Il apparaît également que l’action rapide du poker en ligne favorise l’entraînement du cerveau de multiples façons, réduisant ainsi le taux de détérioration du lobe frontal, ce qui est attesté comme la principale cause de la maladie d’Alzheimer.

Ajouté à ces vertus, il semblerait que les jeux vidéo de poker aident également à un autre niveau.

Las Vegas, ses tables de jeux, ses machines à sous, son faux Paris… Figurez vous, que dans le Nevada, on trouve des machines de jeux dans les supermarchés, mais aussi … à l’hôpital ! Un exemple : un centre de rééducation du Nevada a intégré les jeux de poker vidéo dans ses séances de kiné. Parce que jouer au poker est généralement une activité sédentaire, dans ce centre on fait jouer les patients sur ces machines en restant debout et ce afin d’améliorer leur capacité à rester verticaux.

On sait également que le cortex pré-frontal est stimulé par le jeu et que le lobe frontal peut être endommagé à la suite d’un accident par exemple. En intégrant ces jeux vidéo on intervient donc à la fois sur les capacités physiques et mentales des patients, en renforçant leur motricité et leurs fonctions cognitives.

Mais n’oublions pas que la solitude est un facteur clé dans le déclin cognitif des personnes âgées. Des études ont montré qu’une personne âgée isolée et souffrant de solitude à deux fois plus de chance de développer la maladie. Nombre d’initiatives s’attachent à rompre l’isolement des seniors par le numérique et favorisent par la même occasion, le lien social inter-générationnel. Noble et ambitieuse tâche que de réduire cette fracture numérique dite « de second degré », qui est due non pas aux inégalités sociales, aux disparités devant l’accès à Internet et à l’équipement informatique (« fracture numérique »), mais bien à l’usage qui en est fait, les compétences techniques, le savoir-faire et le « skills gap » (littéralement « écart de compétences ») devant l’évolution de nos modèles culturels.

En somme, jouez aux cartes, faites vous des amis et vous lutterez doublement contre la maladie d’Alzheimer ! Et n’oubliez pas de surfer sur internet. Citons le Docteur Gary Small de l’Université de Californie (UCLA), à l’origine d’un rapport à ce sujet :

“Notre découverte la plus frappante a été que les sujets faisant des recherches sur Internet ont paru mobiliser davantage de circuits neuronaux qui ne sont pas stimulés par la lecture, mais seulement chez ceux ayant une expérience de recherche sur Internet”.

Alors, à vos ordinateurs, silver geeks!